lA MoRt #La VIe

Publié le par mickoel

L'existence nous est imposée et , dès que nous prenons conscience de nous-mêmes, nous sommes déjà là.
l'existence est quelque chose d'irréversible : nous ne l'avons pas choisie, elle nous est imposée, imposée à tous les êtres du monde de notre expérience ,et cela paraît être une sorte de négation de l'esprit, puisque l'esprit ne peut être qu'une intériorité, une spontanéité créatrice.
 
A l'autre extrémité, nous avons la mort qui apparaît comme une contrainte de même espèce car, pour l'immense majorité des hommes, la mort est quelque chose qui est subie et non pas voulue, et quand elle est voulue(suicide) c'est en raison d'une protesttation contre les conditions que l'homme trouve insuffisantes et qui vont contre l'infinité de ses désirs.
 
Dans l'ensemble ,la mort est une expérience qui est subie comme la naissance et qui pose en nous des problèmes d'une extrême gravité, puisque quand l'enfant naît, c'est généralement une joie pour ceux qui participent à sa venue à l'être, tandis que la mort met en deuil ces êtres qui sont attachés au défunt et qui constituent avec lui un seul univers affectif.
 
Y a t'il de ce côté  une issue? Peut-on se libérer de la mort comme on se libère de la nécessité d'exister? peut-on se reprendre sur la mort, se récupérer sur la mort comme nous pouvons nous récupérer sur notre existence biologique dans la nouvelle naissance dont Jésus parle à Nicodème.?
 
C'est un problème difficile à poser parce qu'il est tout encombré de mots, de consignes, de formules ,de consolations stéréotypées, de peudo-interventions providentielles, et que ce problème comme tous les problèmes ne peut se poser en dehors de la personne.
 
Si la mort est si terrible pour l'immense majorité des gens civilisés qui pratiquent une introspection infantile, enfin qui sont accrochés à leur moi biologique, qui l'ont valorisé avec tous les prolongements d'une civilisation  qui donne  au moi-individu une extrême valeur, si ce problème est si difficile à poser c'est en réalité que l'immense majorité des hommes ne sont pas encore des vivants
Ils ne sont pas des vivants au sens humain du mot, et c'est là justement le grand drame dont la naissance charnelle constitue le premier noeud.
Nous sommes accrochés à l'univers, nous sommes  un produit de l'univers nous descendons de l'espèce nous sommes appelés à l'être par l'instinct (reproduction sexuelle)nous sommes biologie enfin, et notre origine est biologie et notre moi est biologie : il nous est imposé comme l'existence elle-même.
 
Le drame est que nous confondons ce moi régulièrement avec notre identité personnelle et nous disons moi avant d'avoir rien créé de personnel dès lors que que nous apprenons à parler et nous continuons toute la vie à dire je et moi sur une réalité qui n'est aucunement personnelle :et plus nous viellisons (phénomène uniquement biologique) plus nous sommes accrochés à ce moi qui n'est pas nous et qui nous empêche de devenir nous-mêmes
 
Or chacun de nous au moment de sa conception reçoit un certain capital énergétique et  ce prêt ne sera pas renouvelé.
Une fois ce capital d'énergies  épuisé, c'est la mort c'est-à-dire la chute du potentiel.
 
Il n'y a à cela aucun remède et il s'agit de comprendre la signification de ce phénomène:En soi la mort physique ce n'est pas autre chose que ce nivellement d'énergies dont le potentiel est complètement épuisé.
 
Pour nous ce phénomène se complique du fait que justement notre sensibilité étant accrochée à notre vie, la mort nous appaâît comme un arrachement; un arrachement justement parce que nous n'en avons rien fait: Nous n'avons rien fait de ces énergies= elles ne sont pas devenues nous, pas devenues des énergies humaines ,des énergies personnelles, des énergies libérées créatrices.
Nous n'avons jamais été des vivants; c'est ce qui arrive en vérité à la plupart des hommes :ils ne sont jamais des vivants(pas passé de la semence de la chair et du sang à la semence de l'esprit de Dieu...Jean 1 14..)
Quand l'homme n'est pas passé du dehors au dedans (apo 3-20) qu'il ne s'est pas humanisé, qu'il n'est pas devenu une personne, quand il s'est laissé porter par sa biologie, porter par l'univers et comme l'univers ne renouvelle pas le prêt qu'il a fait une fois, quand ces énergies sont usées  elles nous abandonnent ou arrivent à la fin de leur course et c'est la mort.
C'est alors que la mort nous apparaît tragique, précisément parce que nous n'avons rien fait de notre vie ou parce que ceux qui nous quittent n'en on rien fait;
 
Bien entendu si nous sommes des hommes c'est que nous sommes candidats à autre chose:
si l'immense majorité des hommes sont des morts vivants, s'ils sont morts avant de mourir s'ils n'ont pas conquis la mort ,s'ils ne l'ont pas vaincue, c'est cela la grande tragédie finalement c'est de n'avoir pas vaincu la mort durant la vie.
l'immense majorité des hommes sont des cadavres d'humanité et le vrai problème ce n'est pas de savoir si nous serons vivants après la mort, mais si nous serons vivants avant la mort.
 
Tous les problèmes de l'audelà sont en porte - à faux parce que précisément on se demande si on sera vivant après la mort au lieu de se demander si on sera vivant avant la mort :Il n'y a aucun sens à postuler quoi que ce soit à imaginer quoi que ce soit au-delà de la mort si, d'abord on n'a pas vaincu la mort durant la vie.
 
C'est dans la mesure où on vaincra la mort durant la vie que l'on atteindra à un sommet d'où l'on pourra entrevoir l'horizon de l'immortalité comme une réalité d'ailleurs intérieure à nous-même car le véritable au-delà est un au-dedans ...un au-dedans de nous
 
Résumons :il y a une origine biologique de l'homme qui vient de son hérédité, qui vient de ses parents qui vient de l'instinct procréateur, qui vient de l'évolution tout entière dont l'homme est provisoirement un des derniers rameaux ou le dernier rameau.
cette origine biologique nous communique un certain quantum d'énergies qui constituent un potentiel que nous avons à administrer bien ou mal.(il sera demandé à tout homme de rendre compte de ce qu'il aura fait de sa vie sur terre en bien ou en mal -même les pensées cachées- (Siracide...)
 
si nous ne les  transformons pas, ces énergies nous porteront un temps et puis quand elle seront devenues faibles elles nous abandonneront
Mais il y a uune deuxième origine: c'est l'origine de la personne qui est par soi, par elle-même
Si nous n'atteignons pas à cette seconde origine, nous nous livrons nous-meme à la mort:(Jean 3-3..7 si tu ne nais pas de nouveau...d'eau et d'Esprit...pas de part dans mon royaume)
alors nous sommes des morts-vivants, et nous sommes des cadavres d'humanité et plus notre attachement biologique à la vie est ardent et passionné, plus notre corps à corps avec la mort sera douloureux et passionné, parce que naturellement nous n'accepterons pas de subir ce destin d'une mort qui s'impose à nous et que nous ne saurions choisir ,puisqu'elle représente pour nous la fin de tout et un inconnu absolu,
Puisque nous ne serons pas entrés dans une zone de lumière qui nous permettrait de voir au-delà de la mort
 
Il est évident que si nous devons échapper à la mort ,nous devons la vaincre au cours de la vie
Et cela ne peut être que par une transformation de notre biologie, c'est-à-dire par une transformation de toutes les contraintes que nous subissons:si l'existence elle-même est une contrainte, si nous sommes tout entier contrainte, tout entier nécessité, déterminisme, tout entier imposé à nous-même sans l'avoir voulu c'est celà qu'il s'agit de transformer en liberté.
 
Transformer notre biologie c'est-à-dire notre puissance d'engendrer, notre puissance sexuelle notre puissance d'assimilation, de boire de manger(raison du jeûne de la continence et chasteté même dans le marige demandé par Jésus) de veiller et de dormir ,de digérer et de grandir... enfin tout cela, c'est tout cela qu'il s'agira de transformer en liberté en offrande en oblation en amour....( renoncer à soi , prendre sa croix chaque jour Ro12 s'offrir en sacrifice vivant ,en hostie,en oblation volontaire [oblation = action de renoncer à soi de s'offrir librement a d'autres d'aimer les autres plus que soi...])
 
Autrement dit nous avons à créer tout au cours de notre existence un corps qui ne dépendra plus de l'univers qui n'en sera plus esclave qui ne prolongera pas éternellement notre dépendance et nos nécéssités mais qui sera un corps à l'image du choix que nous aurons fait de nous-même, un corps qui aura le visage de l'âme, de la liberté, le visage de l'esprit ,de l'amour que nous serons devenu, si réellement nous parvenons à ce chef-d'oeuvre...
Rien ne doit échapper à cette trans formation à cette libération à cette intériorisation à cette personnification à cette divinisation puisque tous ces mots finalement ont le même sens d'exprimer le passage du dehors au dedans et la constitution en nous d'un être origine un être créateur d'un homme qui est devenu vraiment lui-même et qui est alors uun espace assez grand pour recevoir à la fois la vie divine pour que Dieu puisse habiter en lui et aussi pour que le monde entier puisse s'y trouver à l'aise (c'est alors seulement qu'on est catholique)
 
Si et quand une telle transformation s'accomplit que devient la mort?
comme pour ST-François d'assise dont la mort n'est pas une mort au sens ordinaire, mais une apothéose l'affirmation du triomphe de la vie.Chacun sait que cette mort c'est le commencement d'une plénitude débordante.
Bien sûr il y a sans doute les larmes d'émotion parce qu'on sait qu'on ne verra plus ce visage mais tout le monde sait que si on ne le verra plus, on le sentira vivre au plus intime de soi.
La mort ainsi abordée est une charnière de la vie et de l'éternité qui passent l'une dans l'autre
Saint Grégoire a dit que "le ciel c'est l'âme du juste"= le ciel est en celui qui a ainsi vécu :toute réalité est en lui ,est intérieure à lui comme il est intérieur à tout ,parce qu'il est enraciné dans l'intimité de Dieu (ce qui explique l'assomption de Marie corps et âme...prélude de la notre si nous vivons comme elle)
 
On ne passe pas à l'immortalité, on la devient : il faut la devenir, c'est la seule manière d'y accéder puisque l'immortalité est cette suppression de la distance entre nous-même et nous-même, est cet enroulment du temps dans l'eternel en vertu d'une présence qui rassemble les deux extrémités.
Nous savons bien que l'immortalité est faite de toutes les expériences les plus décisives de notre vie c'est-à-dire les expériences de lumière, d'amour authentique, qui sont des expériences qui se somment s'additionnent, se concentrent et qui se confirment et se condensent dans un présent qui ne meurt pas :c'est de ce présent  éternel qu'est constituée notre identité personnelle( Ma 25-31...c'est sur ces actes d'amour que nous serons jugés aptes à vivre dans le sein de Dieu qui est ...Amour!= que nous serons devenus Lui)
IL NE S'AGIT PAS DE MOURIR MAIS DE VIVRE
le sens de notre existence ce n'est pas de préparer notre mort mais c'est de vaincre la mort ,de la vaincre aujourd'hui et demain et tous les jours, de manière à ce que, au moment où l'on meurt on soit un grand vivant.
 
il ne s'agit pas donc de savoir si nous serons vivant après la mort mais si nous serons devenus des vivants avant la mort (Jean :Si quelqu'un croit en moi même s'il meurt(physiquement) il vivra éternellement.(spirituellement c'est-à-dire en tant qu'esprit....)
il ne s'agit pas de mettre une rallonge à notre vie physique mais de constituer en nous une source qui jaillit en vie éternelle
il ne s'agit pas de penser à la mort mais de faire de chaque jour une victoire sur cette biologie ,sur ces énergies chimiques, il s'agit de les transformer, de les porter nous-mêmes et non pas de nous laisser porter
il s'agit d'affirmer en nous cette source que nous avons à devenir en faisant de tout notre être une affirmation de lumière et d'amour pour que la mort soit simplement l'épanouissement dernier de cette vie qui est déjà la vie éternelle(jean je vous écrit..pour vous dire que vous avez déjà la vie éternelle vous qui croyez au Christ Jésus...)
LA VIE ETERNELLE C 'EST AUJOURD HUI.LA VIE ETERNELLE C' EST MAINTENANT.LA VIE ETERNELLE C' EST AU DEDANS DE NOUS.
Toutes les fois qu'on parlera du ciel en y associant la mort pour faire peur on va contre l'Evangile
notre vocation de chrétiens c'est d'entrer aujourd'hui dans la vie éternelle ,de transformer notre existence en vie éternelle.
la vie de notre corps, la vie de nos yeux, la vie de nos mains, la vie de notre travail ...il faut que toute cette vie se transforme en vie éternelle, qu'elle devienne toute entière une offrande de lumière et d'amour.
alors nous n'aurons plus à nous occuper de la mort parce que nous aurons vaincu la mort .
Et quand nos énergies physiques simplement s'eteindront eh bien toute cette vie en nous qui déjà  jailli de source jaillira encore plus elle retouvera ce qu'elle n'a jamais céssé de découvrir :ce visage bien-aimé qui est inscrit au plus profond de nos coeurs (comme Wiggleswort ou d'autres qui sont partis simplement calmement)
 
MAIS QU EST CE QUE CA VEUT DIRE CONCRETEMENT?
comment allons nous vaincre la mort?
Exemple:vous êtes en plein travail, vous avez besoin de tranquiliité et de pouvoir réfléchir.Et voilà qu'on sonne à la porte, que le téléphonne vous appelle, que quelqu'un tout à coup se trouve là devant vous sur le seuil et a besoin de vous...
Naturellement (conf. la nature humaine, charnelle, biologique...) vous pouvez manifester votre impatience, vous pouvez lui faire sentir qu'il est mal venu:Alors ce sont vos nerfs qui vont prendre le dessu, vous allez vous laissez gouverner par votre fatiqgue, par votre mauvaise humeur,par votre bilogogie quoi!
Si au contraire vous vous dites :"Mais après tout peut-être que s'il vient à la porte il a peut-être besoin de trouver en moi l'accueil de Jésus-Christ!
il a besoin d'espérer, besoin de retouver un sens à sa vie"
si je l'accueille avec le sourire, si je me dis "après tout, mon premier travail, le voilà, puisque Dieu l'envoie jusqu'à moi..."
Alors d'avoir triomphé de cette impatience, de cette mauvaise humeur, de ce sentiment qu'on vient vous prendre, vous voler votre temps ce sera un premier jalon ce sera une première victoire sur la mort.
Et ainsi chaque jour, du matin au soir, nous pouvons en nous adaptant aux circonstances, en acceptant les conditions imprévues, en gardant cette souplesse de l'esprit et du coeur, nous pouvons porter notre biologie, la transformer, la spiritualiser, la décanter et finalement elle est tout entière pénétrée de vie divine.1TH  5-16 ..en toutes circonstances rendre grâces à Dieu , c'est là sa volonté sur nous en J-C...)Ga 5 22#19 fruits de l'Esprit contre fruits de la nature biologique  ou chair..)
La mort alors n'est plus que le lance-fusée de l'immortalité.
 
Jésus ne vient nous demander de nous absenter d'aujourd'hui pour aller vers la fin de notre vie qui sera demain après demain ou dans cinquante ans suivant les cas.
c'est pas l'attente passive d'une béatitude à venir si nous réussisons à mener une vie morale et religieuse conforme à la loi de la Bible .
Jésus nous demande d'entrer aujourd'hui dans cette vie, ce soir, à cette minute même et de faire de cette minute une éternité.
 
Regardons dans notre vie:il y a des moments que nous n'oublierons jamais: une certaine rencontre, un cetrtain regard, un certain sourire nous accompagneront toute notre vie.Pourtant ce ne sont que  la révélation d'un instant.
Ainsi combien de mamans de papas se souviennent du premier sourire de leur enfant (du premier "maman"  ou du premier "papa"dit )
c'était le premier mais c'était tellement merveilleux qu'on ne l'a jamais oublié et ce premier sourire ce premier mot a emparadisé toute leur existence.
Alors nous pouvons faire de l'instant, un moment éternel et c'est de cette manière que nous nous immortalisons que nous vainquons la mort et que nous allons vers celui qui demeure en nous non pas pour entrer dans un lieu(le royaume nul ne peut dire le voici c'est ici ou là) mais pour nous fondre toujours plus intimement avec Lui (Act 17 25 c'est en lui que nous avons l'être.la vie le souffle...il vit en nous1P4..pour participer à la nature divine
 
Oui, chaque fois que nous nous laissons gouverner par nos humeurs, par nos ressentiments, par nos rancunes, nous fabriquons de la mort parce que alors nous nous laissons porter simplement par nos énergies physicochimiques par notre vitalité animale
Et chaque fois au contraire, que nous remontons la pente du ressentiment, de la rancune de la mauvaise humeur nous remportons une victoire sur la mort et nous créons de la vie éternelle (1Jean la preuve que nous avons la vie éternelle c'est que nous aimons nos frères...)
 
il ne s'agit pas de mourir et de nous préparer à mourir
il s'agit de vivre de vivre toujours plus intensément plus passionnémént jusqu'à faire de la mort elle-même uun acte libre, un acte d'offrandre un acte de vie puisque justement, en Dieu qui est le roi immortel des siècles, il n'y a pas de mort, en Lui qui est le roi immortel des siècles tout est vie.
 
extraits de Maurice Zundel

Publié dans SPiRiTUALITé

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