la fête bleue !

Publié le par mickoel

File0008.jpg
La Mer en habit bleu d'apparât 
est là :
c'est elle le spectacle !

Ses amis,
les mornes environnants, allongés nonchalants
la crête alanguie, leur pentes douces vers les eaux ,
sont tous là ,  accoudés ou la tête près des flots ,
et leurs joues de verdure dans la main d'une ravine, reposant.

Invités ,
les arbres ebdimanché font pétiller leur vert
de chaud nectar doré, toutes leurs branches bien parées de victuailles.
Leurs enfants, herbes folles et pucelles broussailles
roulent par terre sautent en l'air :
ils jouent à la splendeur près des flammes de couleur
qu'allume en feux de joie toute la lumière des fleurs.

Pour mieux suivre de loin et par dessus la tête
des chapelets de coraux flamboyants et vermeils
offerts depuis toujours-dès les aurores parfaites-
aux caresses de l'eau peinte en nuances de soleils
la nature toute entière
tend l'oreille, jette un oeil
vers la fête.

La mer dans tous ses éclats bleus 
est là :
c'est elle l'orchestre!
Toutes ses orgues en même temps hurlent d'un prodigieux grondement
de leur gorge abyssale, un refrain pour la chanson du vent
cependant que les vagues, lèvres neuves à chaque flux
laissent entendre le doux mot sursuré
qu'elles fredonnent pour la terre pour les hommes-et les nues!

L'écume éclatante, de blancheur couronnée
d'une rivière de diamants dont les pierres d'eau si belle
illuminent de carats sa fine robe de dentelle ,
elle est là aussi,
et elle joue 
et elle danse.

Elle est cymbale, et elle marque en cadence
chaque soupir chaque silence d'un solo,
andante allegro ou lamento piano,
et chaque geste et chaque pas,
pas de deux ou encore "baissez-bas",
en un frisson d'ensemble,
entraîne d'un mouvement régulier
le sang ,la sève et tout ce qui tremble
au rythme éternel de l'univers entier.

Break! Break sur ce cristal de corail carminé
qui titube de joie, et ivre de tant de rondes
surgit sa tête vers la course enchantée
pour ceindre bien tendrement la fugitive onde.

Beak! Break contre ce rocher : 
posture dansée
de chorégraphe immuable
il attend ,
ce moment
où la vague désirable
rejette en eau vive ses soieries innocentes
et bondit , nue, vers ses amoureux  empans,
pour mourir dans l'étreinte d'une fugace entente :
elle inonde alors et toujours son amant
éternellement  et encore assoiffé
de sa jouissance sans cesse renouvelée.

Break encore et pas "piqué"
au creux de ce bras escarpé
qui s'allonge vers la mer : sans répit
elle l'enveloppe pour valser la mazouk de la vie.

Le blanc ruban de plage émerveillée
adossée au bosquet, sa bouche de sable bée
se contente d'être là et d'apprécier sa chance
car elle aussi elle est là
elle est de la fête bleue.

texte et dessin de MicheL'ange A.

Publié dans POéSIE

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article